LE MENSUEL DES POUVOIRS LYONNAIS

Édito. Aller se faire voir ailleurs !

L’édito de Jean-Pierre Vacher du 55ème numéro de Lyon Décideurs

Auvergne-Rhône-Alpes, terre d’exportateurs, s’il en est, n’a pas résisté à la dégradation hexagonale du commerce extérieur ces dernières années. L’époque bénie où notre région affichait de solides excédents quand la France était déjà déficitaire est révolue.

Certes l’ensemble auvergnat rhônalpin tire plutôt bien son épingle du jeu avec des exportations qui représentent 12,2 % du total des ventes françaises à l’international contre 11,1 % pour les importations. Et le solde net négatif sur les 12 derniers mois (d’octobre 2023 à septembre 2024) n’est « que » de 5,4 milliards d’euros (71 milliards d’euros d’export pour 76 milliards d’importations) quand le trou frôlait les 100 milliards d’euros pour toute la France en 2023.

Si Auvergne-Rhône-Alpes défend plus que bien ses couleurs, c’est grâce à ses entrepreneurs qui ont l’esprit international chevillé au corps. C’est à eux que Lyon Décideurs a décidé de s’intéresser en ce début d’année. Et, plus spécialement, à quelques pépites, PME et ETI, de l’international, moins connues que les valeurs sûres que sont le Groupe Seb, l’Institut Mérieux, GL Events, Renault Trucks, Plastic Omnium, mais tout aussi représentatifs à leur échelle. Ils sont partout dans le monde, combinent intelligemment innovation et international pour conquérir de nouveaux marchés, sans rien renier de leurs racines lyonnaises.

Ici plus qu’ailleurs sans doute la Team France Export fonctionne bien.

La Team France Export réunit sous une seule et même bannière tous les acteurs publics, privés, financiers, institutionnels et collectivités territoriales qui accompagnent les entreprises à l’export. Reste qu’après moult plans des ministres successifs du Commerce extérieur, le nombre d’exportateurs demeure à peu près stable et ne décolle pas vraiment.

C’est Sophie Sidos, la patronne des Conseillers du commerce extérieur de la France, qui le reconnaît dans le Grand Entretien de ce mois : autant les Italiens ont l’obsession d’aller très vite à l’international dès leur entreprise créée, autant les Français prennent leur temps.

Et ne sont pas aussi bien accompagnés que leurs homologues d’autres pays. Ainsi, Vicat vient de décrocher plus de 500 millions de dollars pour accélérer sa décarbonation aux États-Unis quand les soutiens se font toujours attendre du côté de France 2030… Nul n’est prophète en son pays. C’est bien pour cela qu’il faut « aller vous faire voir ailleurs », comme le répétait inlassablement François Turcas aux PME.

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