LE MENSUEL DES POUVOIRS LYONNAIS

Les 15 décideurs qui ont marqué l’année 2024

Ils sont quinze et ils ont marqué l’année 2024. La rédaction de Lyon Décideurs vous propose de les (re)découvrir.

Jérôme Bocuse, à l’heure du centenaire

Jérôme Bocuse a célébré en 2024 le centenaire de l’empire gastronomique qui porte son nom. Le fils de Monsieur Paul a notamment dévoilé un livre souvenir (D’Auberge et d’histoire(s) – Bocuse, Maison de famille depuis 1924, paru chez Bocuse édition) qui retrace en 500 pages un siècle d’histoire familiale. Alors qu’il vit aux États-Unis depuis plus de 30 ans (et revient une dizaine de fois par an à Lyon), l’entrepreneur Jérôme Bocuse supervise les brasseries Bocuse, l’image du groupe ou encore l’organisation du concours de cuisine Bocuse d’Or. « Je suis lyonnais et né à Lyon. Je n’oublie pas mes racines », déclare-t-il. Avec, toujours dans un coin de la tête, l’espoir de retrouver un jour la 3e étoile au Guide Michelin.

Olivier Ginon, l’année de tous les succès

L’année 2024 aura été un très bon millésime pour Olivier Ginon. Le roi de l’événementiel lyonnais s’est d’abord distingué lors des Jeux olympiques de Paris, où il était chargé de 70 % des installations temporaires (soit 160 000 places en tribune sur les différents sites) pour un volume d’affaires de 360 millions d’euros. « Les Jeux olympiques nous ont tirés vers le haut », assure le patron de GL Events. Autre bonne nouvelle, et pas des moindres, le groupe lyonnais a été retenu en fin d’année par le ministère des Sports afin d’obtenir la concession du Stade de France. Olivier Ginon est désormais en négociations exclusives avec l’État, et le nouveau contrat de concession doit être signé en avril 2025.

John Textor inquiète les supporters de l’OL

« Je veux le dire au monde : l’OL ne sera pas relégué. » Dans un long exposé face à la presse mi-novembre, John Textor s’est voulu rassurant en balayant la menace d’une rétrogradation par le gendarme financier du foot français de l’OL en Ligue 2 à l’issue de la saison. Le boss du club lyonnais va devoir tenir ses promesses pour remettre à flot le bateau OL qui affiche une dette financière abyssale et un déficit qui dépasse les 25 millions d’euros sur l’exercice 2023-2024. Mais John Textor promet avoir un plan, entre la cession de joueurs ou une introduction du groupe Eagle sur la Bourse américaine pour lever des fonds. « On a tellement de surprises avec cet homme qu’on espère que tout ce qu’il a raconté sera vrai », résume un observateur.

Isabelle Huault déménage emlyon

Après un demi-siècle à Écully, l’emlyon business school signe son grand retour à Lyon avec l’inauguration, le 21 novembre, de son nouveau campus de Gerland à 150 millions d’euros. « Un nouveau lieu emblématique pour l’école et pour Lyon », selon Isabelle Huault, la présidente du directoire et directrice générale de l’école de management depuis 2020. Arrivée alors qu’emlyon traversait des zones de turbulences, la première directrice de l’histoire peut aujourd’hui se targuer d’avoir ramené de la sérénité au sein de l’école qui progresse dans les classements internationaux.

Christophe Fargier voit plus grand

Le fondateur de Ninkasi a inauguré, au début de l’été, sa nouvelle usine-brasserie à Tarare qui lui permet de tripler son volume de production. Un investissement de 32 millions d’euros pour le brasseur lyonnais qui nourrit des ambitions nationales à la fois en ouvrant des enseignes « bières, burgers, musique » dans plusieurs villes et en continuant à se faire une place dans les grandes surfaces. En parallèle de ce déploiement, Christophe Fargier a aussi fait, cette année, son retour en Presqu’île en ouvrant le Ninkasi Cordeliers à la place du Hard Rock Café dans le quartier Grolée.

Thierry Abribat réalise le coup du siècle

Patron fondateur de la biotech lyonnaise Amolyt Pharma, Thierry Abribat revend son entreprise au géant pharmaceutique AstraZeneca pour la somme record d’un milliard de dollars. « Cette cession permet à tous nos actionnaires de faire une belle sortie. C’est un très bon deal, mais il est peut-être un peu trop précoce à mon goût », confie le dirigeant qui s’imaginait bien rester aux manettes de sa biotech, spécialiste des maladies endocriniennes rares, encore quelque temps.

Ségolène Moyrand-Gros prend pied aux États-Unis

« On est passés du rêve à la réalité », affirme Ségolène Moyrand-Gros, lorsqu’elle parle de sa nouvelle usine de Lufkin au Texas qui a produit cet été ses premiers lots. Un projet à 80 millions d’euros, le plus important investissement de la longue histoire de la PME familiale lyonnaise Gattefossé (400 collaborateurs) spécialisée dans la fabrication d’ingrédients cosmétiques et d’excipients pharmaceutiques. « L’objectif est de faire passer Gattefossé du statut de PME exportatrice à celui d’une ETI industrielle implantée dans plusieurs pays. Et nous sommes en passe d’y être », se félicite-t-elle.

Fabrice Pannekoucke, le successeur surprise

Choisi à la surprise générale par Laurent Wauquiez pour lui succéder à la tête de la deuxième région de France, Fabrice Pannekoucke a été élu président d’Auvergne-Rhône-Alpes début septembre. Le point d’orgue d’une carrière politique menée dans les vallées savoyardes, et la récompense d’un engagement de chaque instant derrière le leader de la droite régionale. « La ligne est la même, mais nous n’avons pas le même style, pas la même approche ni la même manière d’aborder les dossiers », affirme le nouvel homme fort officiel de la Région, tandis que le député Laurent Wauquiez s’est autonommé « conseiller spécial ».

Laurent de la Clergerie s’offre Rue du Commerce

C’est un sacré clin d’œil de l’histoire. Quinze ans en arrière, Rue du Commerce est sur le point de racheter LDLC. Les deux parties donnent leur accord. Sauf qu’au dernier moment, Rue du Commerce veut procéder à une dernière modification. Laurent de la Clergerie refuse. Le projet tombe à l’eau… Ce mercredi 10 juillet 2024, c’est bien LDLC qui fait l’acquisition du fonds de commerce de la société Rue du Commerce. Une opération importante pour le groupe lyonnais qui s’offre pour 6 millions d’euros un pionnier et un incontournable de l’e-commerce français. Ce rachat tombe à point nommé pour Laurent de la Clergerie en panne de croissance depuis trois ans, avec un recul des ventes de près de 9 % sur la première moitié de l’année.

Hervé de Malliard, le défricheur

Hervé de Malliard a inauguré, le 11 septembre dernier près de Roanne, une usine ultramoderne, « unique en France », dédiée à la création de dispositifs médicaux pour les diagnostics in vitro et les thérapies géniques et cellulaires. À la tête de l’innovante PME MGA Technologies, qui fabrique des machines sur mesure pour le monde de la santé, l’homme de réseaux Hervé de Malliard confirme son statut de figure de l’industrie lyonnaise. La recette de celui que tout le monde a pris l’habitude de surnommer « le patron aux cheveux longs » : « Quand on est entrepreneur, il faut savoir casser les codes et avoir un brin de folie. »

François Thuilleur, mariage entre Lyonnais

Le groupe Paredes-Orapi, fusion des deux entreprises lyonnaises, est officiellement né le 15 mars pour créer le numéro 1 français de l’hygiène professionnelle avec un chiffre d’affaires de plus de 400 millions d’euros. « L’idée est de constituer un nouveau champion français et lyonnais qui a vocation à devenir un leader en Europe », annonce François Thuilleur, PDG de Paredes depuis 2017 et qui prend la tête du nouvel ensemble après avoir dealé l’acquisition d’Orapi auprès de son fondateur Guy Chifflot.

Jean-Michel Aulas met la main sur la LDLC Arena

En signant, début juin, le rachat de la LDLC Arena de Décines, Jean-Michel Aulas est de retour chez lui. Ironie de l’histoire, il rachète à son acheteur John Textor une salle de 16 000 places dont il a porté la construction de A à Z. « Cette arena, c’est une vision du futur. Cette salle est la plus innovante et la plus environnementale d’Europe », se félicite l’ancien boss de l’OL, accompagné par une dizaine de co-investisseurs (dont Xavier Niel et plusieurs entrepreneurs lyonnais) dans ce deal à 160 millions d’euros. Son fils, Alexandre Aulas, sort de l’ombre à la même occasion en prenant la présidence de la société créée pour exploiter la salle.

Laurent Fiard acte la vente de Visiativ

« Il y a beaucoup d’émotion quand on prend la décision de vendre », rapporte Laurent Fiard qui a créé la surprise en annonçant, début février, être entré en négociations exclusives avec le groupe marseillais Snef pour la vente de Visiativ (1 400 collaborateurs) cofondé avec Christian Donzel en 1987. Une page se tourne, mais le dirigeant (qui reste actionnaire minoritaire) compte bien mener à terme le plan stratégique qui prévoit de doubler de taille à l’horizon 2028. D’autres dirigeants lyonnais emblématiques ont acté la cession de leur entreprise au cours de l’année : Yves Revol (Clasquin), Jean-Michel Bérard (Esker) ou encore le traiteur intraitable Pierre Martinet.

Alain Tur contraint à la cession

En difficultés sérieuses depuis bientôt deux ans, le Lyonnais AST Groupe a trouvé un repreneur. Le tribunal de commerce de Lyon a retenu, fin novembre, l’offre conjointe déposée fin septembre par un duo breton (Trecobat) et normand (Hexaom). Pour Alain Tur, qui avait hissé son groupe sur la 3e marche du podium des constructeurs de maisons individuelles et qui était coté en Bourse depuis 2000, c’est une fin douloureuse. Depuis que son plan de sauvegarde avait été rejeté par une partie des garants, cet été, il savait que le salut ne pouvait venir que d’un repreneur extérieur.  

Hervé Legros, la chute

Les ennuis judiciaires avaient commencé dès début 2023, avec la garde à vue d’Hervé Legros et des mises en examen pour plusieurs motifs (harcèlement moral, travail dissimulé, faux et usage de faux, abus de bien social). L’empire Alila, spécialisé dans la construction de logements sociaux, s’est finalement effondré avec une liquidation judiciaire prononcée le 24 octobre. Ex-étoile montante de l’immobilier lyonnais, Hervé Legros a quitté Lyon en laissant derrière lui pas mal de mécontents, dont plusieurs grands patrons lyonnais (Jean-Michel Aulas, Jean-Claude Lavorel, Roland Tchénio…) qui lui avaient prêté pour près de 30 millions d’euros…

Merci d’avoir lu cet article ! Si vous avez un peu de temps, nous aimerions avoir votre avis pour nous améliorer. Pour ce faire, vous pouvez répondre anonymement à ce questionnaire ou nous envoyer un émail à [email protected]. Merci beaucoup !

dans la même catégorie
Articles les plus lus
Consent choices