Voir jusqu’à 10 voitures emboîtées circuler sur les routes lyonnaises en 2026 ? C’est l’objectif de la start-up Metacar. Dirigée par Tiphaine Deheunynck (CEO) et Valéry Cervantès (COO), cette jeune pousse de six collaborateurs ambitionne de lever 10 millions d’euros dans les deux prochaines années pour continuer à développer Kiwee : une solution d’autopartage avec des véhicules capables de s’emboîter comme des caddys de supermarché, permettant ainsi leur redistribution simultanée par un seul opérateur.
Faciliter la mobilité périurbaine
« Aujourd’hui, l’un des principaux problèmes des services d’autopartage est que les véhicules restent dispersés tant que personne ne les ramène », explique Tiphaine Deheunynck. Avec leur capacité à s’emboîter, les ‘Kiwee’ facilitent non seulement la redistribution de la flotte, mais aussi la recharge de ces véhicules, 100 % électriques : « Une seule borne suffit pour recharger jusqu’à 10 voitures. Nous répondons ainsi également au défi des infrastructures », argumente-t-elle.
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Vélos, trottinettes électriques… En ville, les solutions de mobilité se multiplient. Mais en périphérie, les options de mobilité restent limitées. « Dès qu’on quitte la ville, on est obligés de prendre sa voiture », affirme Tiphaine Deheunynck, qui positionne Kiwee comme « une solution pour la mobilité de proximité et le dernier kilomètre en zone périurbaine. »
Sur le plan industriel, Metacar s’appuie sur Jtekt, filiale de Toyota, pour l’assemblage, tout en bénéficiant du soutien de Citiz, acteur majeur de l’autopartage. Ce dernier collabore avec la startup pour concevoir un modèle d’exploitation adapté. Comme pour les vélos et trottinettes, Kiwee prévoit une application mobile dédiée, permettant de louer les véhicules pour des trajets d’un point A à un point B. « Notre objectif c’est de faire évoluer la consommation de la mobilité : J’achète un trajet, pas une voiture ».
« Il fallait que je me lance »
Consultante en innovation jusqu’en 2021, Tiphaine Deheunynck découvre le concept de voitures qui s’emboîtent il y a plus de dix ans. C’est Valéry Cervantes, aujourd’hui son associé, qui avait imaginé cette idée « un peu folle » pour développer l’autopartage en zone périurbaine. D’abord impliquée en tant que consultante, elle accompagne le projet : « Et ça a été un succès : on a sorti six prototypes, déposé 15 brevets et obtenu un financement de 8 millions d’euros de la part de l’Europe », se souvient-elle.
Une fois l’étape de R&D achevée, Valéry Cervantes lui propose de le rejoindre pour créer Metacar en 2019, avec pour ambition de passer à l’industrialisation et à la commercialisation. Initialement hésitante à se lancer dans l’entrepreneuriat, Tiphaine Deheunynck finit par considérer ce projet comme une évidence : « Mon mari venait de créer ses restaurants : Kiwee, la saladerie. Et lorsque l’équipe m’a présenté le branding pour les véhicules, ils avaient, par coïncidence, décidé de les appeler Kiwee aussi ! Il y avait tellement de signaux qu’il fallait que je me lance. »
Une levée de 10 millions d’euros
Accompagnée financièrement par l’État, à hauteur de 5 millions d’euros via la Banque Publique d’Investissement (BPI), ainsi que par la Région Auvergne-Rhône-Alpes et des partenaires stratégiques comme OP Mobility (ex-Plastic Omnium), la startup lyonnaise cherche désormais des investisseurs pour atteindre son objectif de 10 millions d’euros d’ici deux ans.
La feuille de route est claire : « En 2025, on homologue la voiture. En 2026, on la met en opération avec une flotte d’environ 50 véhicules sur deux territoires pilotes : Meyzieu et Archamps en Suisse. » Si le développement local est prioritaire, Metacar ne cache pas son ambition internationale : « On veut très bien faire les choses ici pour ensuite exporter », reconnaît Tiphaine Deheunynck.
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