
Il faut bien plisser les yeux pour le reconnaître sous sa combinaison, avec son masque et ses gants de protection. Fabien Mauduy, le président régional de 60 000 rebonds — l’association qui aide et accompagne des chefs d’entreprise à rebondir après une liquidation judiciaire — enfile chaque semaine sa tenue d’apiculteur chez lui, du côté d’Ambérieux-en-Dombes.
Le dirigeant s’est pris d’affection pour cet univers dont il ne connaissait encore pas grand-chose il y a moins de dix ans. « Je fais partie de l’APM (Association pour le progrès du management) depuis longtemps et à l’occasion d’une séance de groupe, un intervenant nous avait parlé du monde des abeilles. Cet homme était passionnant, il m’a donné envie d’essayer », rejoue Fabien Mauduy.
« Déguster le miel à même la ruche, en trempant le doigt dans le cadre, c’est un vrai bonheur… »
Le dirigeant se plonge alors dans plusieurs ouvrages sur le sujet, échange avec des passionnés, peaufine ses connaissances devant des vidéos YouTube et franchit le pas en 2017. « Je suis allé dans un magasin d’apiculture, j’ai acheté du matériel et j’ai commencé à mettre les mains dedans en achetant deux ruches. »
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Il chouchoute ses colonies d’abeilles et parvient, dès sa première année d’exercice, à récolter six kilos de miel. « Je me souviens de mon premier pot de miel, c’était pour moi le meilleur miel du monde (rires) ! Le travail d’apiculteur consiste surtout à prendre soin de votre élevage d’abeilles. Si vos abeilles sont bien traitées, alors elles produisent du miel. J’étais très fier et heureux d’avoir réussi ce travail-là. »
600 à 800 kilos de miel par an
Depuis, l’installation apicole de Fabien Mauduy, baptisée Miel en Dombes, a bien grandi et compte aujourd’hui 50 ruches, contre 5 ou 6 ruches en moyenne pour la plupart des apiculteurs amateurs en France. « Ça commence donc à faire, d’autant que l’on compte environ 40 000 abeilles par ruche, mais c’est une activité qui reste de l’ordre du loisir. Je suis très loin des standards des professionnels. Je m’occupe de mes abeilles tout seul, le temps d’une journée et demie par semaine en moyenne », témoigne le patron régional et bénévole de 60 000 rebonds.
L’apiculteur amateur produit en moyenne entre 600 et 800 kilos de miel par an, qu’il écoule auprès de sa famille, de ses proches, de son club APM ou de ses amis et partenaires de 60 000 rebonds. « Je me suis aussi rapproché de certains magasins de producteurs proches de chez moi. Ils sont à l’écoute et me font confiance, donc les gens qui font leurs courses dans un rayon de dix kilomètres autour d’Ambérieux-en-Dombes peuvent tomber sur mon miel. »
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Et comme pour tout apiculteur amateur ou professionnel, les deux récoltes printanières et estivales sont à chaque fois des moments à part. « C’est l’aboutissement de tout le travail effectué dans l’année. C’est aussi un instant privilégié où vous avez la chance de déguster le miel avant tout le monde, à même la ruche, en trempant le doigt dans le cadre, un vrai bonheur… »
À condition toutefois d’appliquer les consignes de sécurité pour éviter les piqûres et les incidents : « Les abeilles ne sont pas notoirement agressives, mais il faut les manipuler doucement, utiliser des techniques pour les calmer et bien enfiler sa combinaison et ses gants de protection pour éviter de se faire piquer. Quand je m’occupe de mes ruches, je ne pense à rien d’autre. C’est un moment où l’on se concentre et ça permet aussi de s’évader et de se ressourcer. » Comme une thérapie par le miel et les abeilles.
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