L’aventure Point S, commencée en 1971, n’a franchi les frontières hexagonales qu’à partir de 1988. À l’époque, l’enseigne lyonnaise se rapproche de deux réseaux indépendants en Allemagne (250 points de vente) et en Italie (100).
Même fonctionnement, une coopérative qui chapeaute l’ensemble et très vite, une structure internationale Point S va permettre le partage d’expériences, la gestion d’un réseau d’indépendants et de s’occuper des achats et des grands comptes. Sans tarder, l’Allemagne et l’Italie adoptent la marque Point S. Et l’internationalisation de l’enseigne se confirme au fil des décennies.
Elle affiche désormais une présence dans 52 pays avec 6 400 points de vente. Une approche très pragmatique à chaque fois. Trois options s’offrent à Point S. Tout d’abord, la licence de marque pour les pays matures tels que la Pologne où l’implantation remonte à 20 ans. La marque est confiée à un réseau existant qui mutualise ses achats avec l’enseigne lyonnaise.
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Deuxième cas de figure, dans les pays encore en développement, se fait le plus souvent le choix de la master franchise, soit la location de l’enseigne à une société existante ou en création. Troisième possibilité : un rôle de succursaliste. Par exemple, quand un pays connaît des difficultés, Point S reprend alors la main. C’est le cas en Angleterre (plus de 320 points de vente) ou en Italie (détenue à 100 %). La participation peut être majoritaire ou minoritaire.
90 % de l’activité à l’international
« On s’adapte, on est très modulables. Nous voulons juste garantir une image de marque et le développement. On veut se développer vite, mais bien et durablement avec une belle part de marché, au moins 5 % chaque fois. Il faut juste trouver le bon schéma », explique Christophe Rollet, le directeur général de Point S.

Et de reconnaître, a posteriori, que la première expérience en Espagne n’avait pas été satisfaisante. « Le maître-mot, c’est l’adaptabilité. Les modes de consommation sont très différents en Allemagne et en France. Cela n’a rien à voir. On s’adapte donc au pays, un par un. Ce qui explique que pas un Français ne dirige un autre pays que la France. Quand on arrive dans un pays, l’important, c’est d’être bien représenté », renchérit Christophe Rollet.
Avec 31 000 collaborateurs dans le monde, Point S (plus de 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an) est devenu une marque très internationale. « Nous réalisons 90 % de notre activité hors de France pour 10 % dans l’Hexagone. Cela reste un gros pays pour le groupe, mais l’Allemagne et le Canada sont plus gros que la France. Et c’est une vraie fierté de pouvoir revendiquer une présence à Taïwan », précise le patron de Point S.
« On s’adapte donc au pays, un par un. Ce qui explique que pas un Français ne dirige un autre pays que la France »
Un patron bien décidé à passer à la vitesse supérieure. « Nous visons 100 pays et 10 000 points de vente en 2030 avec des priorités au Moyen-Orient et en Asie. Au-delà de la Chine et Singapour où nous sommes déjà installés, nous avons deux ou trois objectifs principaux. L’Amérique latine (Amérique centrale et du Sud) constitue aussi une priorité. »
Un Point S ouvre chaque jour
Et, comme en France, le développement international s’appuie sur une offre diversifiée : « Nous visons une clientèle nouvelle avec des services nouveaux. Aux pneumatiques et à l’entretien automobile, nous avons ajouté des nouveautés autour des mobilités au sens large et de la vente de voitures. Chaque jour, un point de vente Point S ouvre dans le monde. Ce n’est pas mal pour une petite enseigne qui a son siège mondial à Lyon. Notre modèle économique rentable, construit autour d’indépendants propriétaires ensemble de la marque, repose sur une fierté d’appartenance. L’esprit coopératif attire », conclut Christophe Rollet qui avoue avoir pour référence l’enseigne de commerces de proximité 7–Eleven et ses 85 000 points de vente dans le monde. « Dans l’idéal… »
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