Fondé en 1950 par Gabriel Rosset, un laïc, professeur de français, le Foyer Notre-Dame des Sans-Abri fêtera l’an prochain ses 75 ans. Marion Veziant-Rolland y est entrée en 2012, en qualité de directrice administrative et financière, après avoir occupé pendant une douzaine d’années des fonctions financières dans le privé. L’année suivante, elle en devient la directrice. « L’association œuvre dans tout le Rhône, principalement dans la métropole lyonnaise et à Villefranche-sur-Saône. Nos missions sont assez simples : accueillir, héberger, accompagner, insérer », rappelle l’intéressée.
Au Foyer Notre-Dame des Sans-Abri, il y a les accueils de jour et les accueils de nuit. « En accueil de jour, nous recevons des gens qui sont à la rue ou très désocialisés », raconte Marion Veziant-Rolland. La nuit, le public pris en charge dans le cadre de la mission d’hébergement est différent. « On n’accueille pas les gens qui viennent sonner à la porte, rappelle la directrice de l’association. Les personnes hébergées sont orientées par la Maison de la veille sociale du Rhône qui recueille les demandes et place chacune vers la structure la mieux à même de les recevoir. »
« Une situation très tendue »
Tous les soirs, ce sont ainsi 2 200 personnes qui sont logées par le Foyer Notre-Dame des Sans-Abri, soit en hébergement (l’association compte une grosse trentaine de sites), soit en logement accompagné. « Nous sommes dans une situation très tendue, confie Marion Veziant-Rolland. Il n’y a jamais eu autant de personnes à la rue. Ce sont des gens qui n’arrivent pas à se loger, qui ont été expulsés ou encore des personnes qui relèvent de la psychiatrie et se retrouvent seules du fait de la diminution constante des moyens. »
Au Foyer Notre-Dame des Sans-Abri, ces gens coupés du monde trouvent un toit, un peu de chaleur humaine, des professionnels à leur écoute et sont suivis sur le plan médical, car se posent de nombreuses problématiques de santé : vieillissement, addiction, etc. Parfois, ils peuvent aussi être accompagnés dans des projets, plus réjouissants, de réinsertion dans le cadre de dispositifs spécifiques.
« Je gère une structure qui compte 500 salariés et 1 000 bénévoles, précise Marion Veziant-Rolland. On accueille des gens qui ne rentrent pas dans les cases et pour lesquels il faut sans cesse bricoler pour trouver des solutions. Parfois, quand je parle de mon métier à des personnes de l’extérieur, je leur dis que je suis dans un secteur en pleine croissance (sic)… En réalité, nous aimerions un jour ne plus exister. Nous travaillons à notre disparition. »
Merci d’avoir lu cet article ! Si vous avez un peu de temps, nous aimerions avoir votre avis pour nous améliorer. Pour ce faire, vous pouvez répondre anonymement à ce questionnaire ou nous envoyer un émail à [email protected]. Merci beaucoup !