Il y a trois mois encore, Philippe Imbert (49 ans) était le président bénévole de l’association Alynéa Samu Social. Le voilà désormais directeur de la structure qui emploie 220 salariés et lutte contre l’exclusion des personnes sans-abri. « Nous accompagnons un peu plus de 9 000 personnes chaque année », explique l’intéressé qui a rejoint Alynéa Samu Social il y a quatre ans à l’issue d’un riche parcours associatif. « Cela fait 20 ans que je suis un acteur social du territoire lyonnais », confie celui qui a longtemps travaillé pour Eau du Grand Lyon, l’établissement public chargé de la politique de l’eau pour tous dans la métropole lyonnaise.
Très investi dans des causes qui lui sont chères, il a en parallèle présidé plusieurs structures associatives comme Pimms Médiation Lyon, qui se mobilise pour l’accès aux droits, ou encore Le Centsept, un accélérateur d’innovation sociale que Philippe Imbert a cofondé, avant de rejoindre les rangs d’Alynéa Samu Social. « Après avoir occupé la fonction de président durant quatre ans, le directeur général – sur le départ – m’a proposé de prendre la suite. À ma grande surprise, j’ai été élu sans être candidat », raconte amusé Philippe Imbert qui dit s’inscrire dans la continuité du travail entrepris.
« Notre rôle, c’est d’accompagner les personnes en grande précarité pour qu’elles retrouvent leur place dans la société. De façon concrète, nous gérons les équipes du Samu Social professionnel. Ce sont des maraudes jour et nuit, avec des équipages qui sont composés d’infirmiers et de travailleurs sociaux, et qui vont à la rencontre des gens dans la rue. Nous avons une mission d’orientation et de signalement au 115 qui est la structure publique qui décide des mises à l’abri. »
« Un savoir-faire reconnu des pouvoirs publics »
Alynéa Samu Social s’appuie aussi sur des dispositifs d’hébergement et de logement qui permettent chaque soir d’offrir un toit à un millier de personnes. « Et nous sommes loin de couvrir tous les besoins », reconnaît Philippe Imbert. L’association gère ainsi un parc de 250 appartements mis à disposition des personnes désireuses de retrouver progressivement leur autonomie.
« C’est ce qu’on appelle un bail glissant », explique le président d’Alynéa Samu Social. « Les personnes restent dans le logement. Progressivement, quand elles sont en mesure de retrouver un emploi, on met les factures à leur nom, puis le bail. Nous avons un savoir-faire qui est reconnu des pouvoirs publics », souligne Philippe Imbert qui est confronté dans son quotidien à toutes sortes de réalités : « Ce qui est choquant, c’est qu’aujourd’hui, 25 % des personnes sans domicile ont un travail. Notre rêve serait d’avoir les moyens de pouvoir toutes les accompagner, qu’on ne laisse plus personne à la rue dans des conditions indignes de notre société. »
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