LE MENSUEL DES POUVOIRS LYONNAIS

Julien Decherf-Mathiolon lève 3,5 millions pour Wavo

La start-up Wavo, dont la solution permet aux TPE/PME de financer leurs stocks sans dette, boucle une levée de fonds de 3,5 millions d’euros. Tony Parker est notamment présent au tour de table.

Leur objectif est clair : « Nous voulons éliminer la charge mentale que suppose la dette pour les TPE/PME », explique Julien Decherf-Mathiolon, CEO et cofondateur de Wavo. À travers sa plateforme, le Lyonnais, associé à Adrien Plat, propose à ses clients (des acteurs de l’achat-revente spécialisés, par exemple, dans le reconditionnement de vélos, d’appareils électroménagers ou encore d’instruments de musique) d’acheter leur stock temporairement pour ensuite en céder la propriété au fur et à mesure des ventes réalisées, moyennant une commission sur le montant d’achat.

« Aujourd’hui, les entreprises empruntent de l’argent pour acheter du stock. Elles doivent donc rembourser tous les mois. Si leur produit se vend plus lentement, ils ont la pression de ne pas pouvoir payer leurs dettes et risquent de se retrouver dans une situation financière compliquée. Nous, nous portons le risque dès le départ. C’est au moment où notre client est payé qu’il rembourse la totalité de son financement », précise Julien Decherf-Mathiolon.

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Lancée en septembre dernier, la startup, qui compte actuellement six collaborateurs et 15 clients, cherche à franchir un cap avec l’annonce d’une levée de fonds de 3,5 millions d’euros, après à peine cinq mois d’existence. Un tour de table réalisé avec le soutien de Clint Capital, Kima Ventures, HUB612 Participations (Caisse d’Épargne Rhône Alpes), ainsi que d’autres business angels, dont Tony Parker. « Je le connais bien parce que ma belle-famille est actionnaire de l’Asvel. Je savais qu’il était très attaché au territoire lyonnais. L’idée d’aider les entrepreneurs et les PME industrielles de la région l’intéressait », précise le CEO de Wavo, qui partage la vie d’Alexandra Mathiolon.

La tech et l’IA, au coeur de la solution

Le financement de stock existe déjà pour les grandes entreprises. Mais Julien Decherf-Mathiolon et ses associés veulent désormais démocratiser cette solution en l’adaptant aux TPE et PME. Pour ce faire, ils ont décidé de s’appuyer sur la technologie, en développant des algorithmes permettant d’évaluer et de sélectionner les produits avant d’apporter leur financement.

« Avec le scoring de produits, nous analysons davantage le produit que la santé financière de nos clients. Par ailleurs, la plupart de nos clients étant des PME industrielles, ils sont encore peu digitalisés. Grâce à notre agent IA, nous pouvons récupérer leurs données, ce qui nous permet de suivre et de monitorer leurs stocks en temps réel », remarquent les fondateurs de Wavo.

« L’entrepreneuriat a été un changement de paradigme »

C’est après dix ans dans la finance au sein de HSBC que Julien Decherf-Mathiolon décide de se lancer dans l’entrepreneuriat. Bridé par la routine d’une grande banque, il décide de combler sa soif d’innovation. « J’avais plutôt très bien gagné ma vie par rapport à ce que j’espérais il y a dix ans. Je pouvais me permettre de prendre ces risques financiers. Et honnêtement, je ne regrette pas », explique-t-il.

Fort de son réseau développé lors de son passage chez HSBC et de celui de sa belle-famille, il échange avec des patrons de PME qui lui confient la charge mentale liée à la dette des emprunts bancaires. C’est de ce constat qu’est née l’idée de Wavo, qu’il cofonde avec Adrien Plat, fondateur d’Indy, une success-story lyonnaise de la comptabilité en ligne. « Lui était dans une phase de mentorat de start-ups. Il est tombé amoureux du projet, et moi de son profil, car il apporte l’aspect tech. L’alliance fonctionne bien, et nous sommes nous-mêmes surpris des résultats », affirme Julien Decherf-Mathiolon.

Une levée « pour montrer qu’on a les reins solides »

Wavo muscle son jeu avec une levée de 3,5 millions d’euros afin de poursuivre son développement. Cette entrée de capital est d’autant plus essentielle pour leur solution, comme l’expliquent les fondateurs : « Nous avons besoin de montrer que nous avons les reins solides. »

Dans l’objectif d’étendre sa solution à une centaine de clients d’ici trois ans, Wavo ambitionne de déployer 1 milliard d’euros pour accompagner le développement des entreprises industrielles. Par ailleurs, une levée de fonds plus importante est prévue d’ici la fin de l’année, en phase avec la vision ambitieuse de ses fondateurs. « Nous voulons attaquer le marché français, ce qui est déjà en cours, mais nous envisageons également un déploiement en Europe », concluent-ils.

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