C’est l’une des entreprises lyonnaise les plus prometteuses. Netri, société fondée en 2018 qui met au point des technologies dites d’organes-sur-puce (des avatars biologiques) pour le compte de l’industrie pharmaceutique, vient d’inaugurer au sein du biodistrict de Gerland une nouvelle usine de production unique en France située dans le bâtiment Bioserra 3, tout juste sorti de terre.
La technologie d’organes-sur-puce (OoCs) permet d’accélérer les essais pré-cliniques tout en limitant les expérimentations sur les animaux, expliquent Thibault Honegger et Florian Larramendy, les cofondateurs de Netri, qui souhaitent atteindre la rentabilité dans les douze prochains mois, avec plus de 150 % de croissance prévue d’ici à deux ans.
Technologie et intelligence artificielle

Concrètement, Netri fournit des dispositifs permettant de reproduire des organes humains à partir de cellules souches, en utilisant les neurones comme capteurs naturels. Le savoir-faire de Netri, c’est d’être capable de coupler cette technologie à l’intelligence artificielle et de pouvoir prédire l’effet chez l’homme d’un candidat médicament.
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Actuellement, la deeptech santé emploie à Lyon 35 personnes – dont 12 docteurs en médecine, pharmacologie, neuroscience et IA – mais voit très grand avec sa nouvelle usine dans laquelle elle a investi 20 millions d’euros, soutenue à hauteur de 6,3 millions par France 2030. « Cette usine représente une étape pour la recherche médicale en France et à l’international », annonce Thibault Honegger, pdg de Netri.
Une future licorne ?
Avec cet outil industriel à la pointe de la technologie, qui compte 1100 m2 de laboratoires de production, la deeptech veut multiplier ses capacités par dix pour, à terme, produire et exploiter jusqu’à 500 000 dispositifs d’organes-sur-puce par an. Ambitieuse, elle vise les 150 millions d’euros de chiffres d’affaires d’ici 2035.
« Cela fait deux mois que nous sommes là. La production a redémarré en début d’année. Ça n’a pas été simple de changer d’environnement », confie le pdg de Netri. Ce projet d’usine d’organes-sur-puce opérationnel, les dirigeants de la start-up industrielle vont continuer d’investir (dans des machines automatisées) afin d’optimiser encore davantage leur production et devenir un acteur référent à l’échelle internationale.
Netri a reçu un prix de l’innovation à Las Vegas
La société annonce d’ailleurs une nouvelle levée de fonds de 5 millions d’euros, car la demande est exponentielle que ce soit dans le domaine de la neuro-toxicologie, le marché de la douleur mais aussi celui de la dermato-cosmétique. « Le marché de la douleur, c’est un marché à 10 milliards », soulignent les dirigeants de Netri qui, lors du dernier CES de Las Vegas, ont reçu le prix de l’innovation.
« Cette idée de soigner à partir du vivant, c’est une originalité française », se félicite Bruno Bonnell, le secrétaire général pour l’investissement, chargé de France 2030, présent à l’inauguration. « Je suis à la chasse à la licorne. Netri, c’est une pépite qu’on va soigner », promet, enthousiaste, l’ancien chef d’entreprises lyonnais.
Cyril Michaud
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