
Un grand oral face à la presse. Les élus écologistes de la Ville et de la Métropole de Lyon ont présenté ce mercredi matin, les contours de la mise en place de la zone à trafic limité (ZTL), mesure phare de leur plan Presqu’île à vivre.
Avec cette ZTL, dont l’instauration est prévue en juin prochain entre la place Bellecour et le bas des Pentes, l’exécutif explique vouloir « améliorer le bien-être et la qualité de vie en Presqu’île » en réduisant le trafic de transit dans les 1er et 2e arrondissements.
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Ce nouveau dispositif, déjà mis en place dans des villes comme Rennes, Milan ou Madrid, répond selon le maire Grégory Doucet, à quatre principaux objectifs.
« Grâce à cette ZTL, nous allons renforcer la sécurité sur la Presqu’île, améliorer la santé des Lyonnaises et des Lyonnais, renforcer le dynamisme économique et l’attractivité de la Presqu’île avec une déambulation plus agréable, et continuer du même coup d’embellir la ville. »
Des larges consultations pour le projet Presqu’île à vivre

la présidente de My Presqu’île © Yordan La Mouche
Face aux nombreuses craintes et interrogations suscitées par ces nouveaux aménagements, notamment chez les commerçants, les exécutifs écologistes précisent avoir mené ces transformations « à la lyonnaise », à la suite d’un « dialogue constant et d’une large consultation avec les acteurs économiques, les commerçants, les riverains, et le grand public ».
Plus de 70 réunions ont ainsi été organisées, en plus d’une concertation établie de juin à octobre 2024. « Nous avons rencontré plus de 200 entreprises et organisations professionnelles. Tout le monde a été écouté et ce gros travail de concertation a permis d’apporter des solutions pour garantir le bon fonctionnement logistique de la Presqu’île », soutient Bruno Bernard, le président de la Métropole de Lyon.
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Plusieurs ayants droit pourront ainsi franchir les cinq bornes escamotables installées aux entrées de cette zone à trafic limité (rues Gentil et Childebert côté Rhône, rues Constantine et Port-du-Temple côté Saône, et rue Edouard-Herriot côté Bellecour), qui resteront baissées de 6 heures à 13 heures, pour faciliter les livraisons.
« L’accès sera permanent pour les résidents et propriétaires d’un garage privé, les personnes en situation de handicap, les transports en commun, taxis, VTC, les véhicules d’urgence (police, pompiers, ambulances) ou les professionnels en intervention (artisans, BTP, nettoyage…) », précise Valentin Lungenstrass, adjoint aux mobilités à la Ville de Lyon.
« Les opposants se trompent de siècle »
Ces dispositions, plus souples que celles initialement prévues, rassurent quelque peu les représentants des artisans du bâtiment (Capeb), présents lors de cette présentation : « La concertation a permis de lever certaines inquiétudes mais il en reste encore. Nous serons donc très vigilants dès la mise en place de cette ZTL pour faire remonter ce qui fonctionne et ne fonctionne pas », indique Olivier Pourny, le responsable développement durable à la Capeb du Rhône.
Les élus écologistes saluent de leur côté la mise en place d’un tel dispositif, dans un secteur où près de 80 % des 545 000 déplacements quotidiens, s’effectuent à pied, en vélo ou en transports. « Les opposants au projet se trompent de sujet et peut-être même de siècle. Ce projet est mûri de longue date, mes deux prédécesseurs Gérard Collomb et David Kimelfeld portaient déjà un projet équivalent. Nous avons pris le temps de discuter, de concerter pour lever les inquiétudes. »

« L’idée n’est évidemment pas de bunkériser la Presqu’île et d’avoir une Presqu’île sous cloche, en autarcie. On vient simplement apaiser les voiries d’un secteur déjà principalement arpenté par des piétons », poursuit Grégory Doucet.
Près d’un an avant les prochaines élections municipales et métropolitaines de 2026, les écologistes lyonnais jouent gros sur ce plan Presqu’île à vivre. « Toute action politique représente un risque politique, mais il n’y a rien de pire que de ne pas agir. Nous avons été élus pour agir, et c’est ce que nous faisons », rétorquent Bruno Bernard et Grégory Doucet.
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