LE MENSUEL DES POUVOIRS LYONNAIS

Biotech : Phaxiam en redressement judiciaire

Née en juin 2023 de la fusion d’Erytech Pharma à Lyon et de Pherecydes à Nantes, Phaxiam Therapeutics ambitionnait de créer un leader mondial de la phagothérapie. Faute de financement suffisant, l’entreprise s’est déclarée en cessation de paiement lundi dernier. Elle a été placée en redressement judiciaire.

Coup dur pour Phaxiam Therapeutics. Née en juin 2023 de la fusion de deux sociétés biopharmaceutiques, Erytech Pharma à Lyon et Pherecydes à Nantes, Phaxiam Therapeutics avait regroupé toutes ses équipes à Lyon. Créée au début des années 2000, Erytech Pharma faisait partie des biotechs lyonnaises prometteuses qui travaillaient sur des traitements innovants, notamment en matière de cancer du pancréas. Faute de parvenir à franchir toutes les étapes aux Etats-Unis, entre autres, elle n’était pas arrivée à passer du stade de la recherche à l’industrialisation de ces médicaments.

L’opportunité de la fusion avec la biotech nantaise était arrivée à point nommée. C’est ainsi que Phaxiam Therapeutics ambitionnait d’accélérer ses développements cliniques autour de traitements innovants visant à créer un leader mondial de la phagothérapie. À savoir, l’utilisation de virus naturels tueurs de bactéries qui permettent de lutter contre l’antibiorésistance, de plus en plus répandue.

7,8 millions levés sur 10 espérés

Pour déployer sa stratégie, Phaxiam, cotée en bourse, avait lancé au printemps 2024 une augmentation de capital de 10 millions d’euros avec maintien d’un DPS (droit préférentiel de souscription). « Nous avons beaucoup d’actionnaires individuels, c’est important qu’ils puissent nous accompagner. Autour de Phaxiam, il y a un vrai enjeu de souveraineté. Avec les moyens apportés par cette augmentation de capital, nous allons pouvoir lancer une étude clinique de phase II baptisée « Gloria » dans le traitement des infections des prothèses ostéoarticulaires par le staphylocoque doré », précisait Eric Soyer, qui était alors directeur général délégué et directeur financier de Phaxiam. Il a quitté, depuis, l’entreprise pour rejoindre Maat Pharma.

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L’entreprise visait 10 millions d’euros. Dans un climat boursier compliqué (en pleine dissolution), elle n’avait, du coup, réussi à lever que 7,8 millions (soit les 75% garantis lors de son lancement). Ces 2,2 millions d’euros manquants en 2024 ont, à coup sûr, accéléré la déclaration de cessation de paiement de Phaxiam intervenue lundi dernier, puis sa mise en redressement judiciaire, jeudi.

Impasse de financement

Dans un contexte de financement extrêmement difficile pour les biotechs et les small caps cotées et après plusieurs initiatives infructueuses de refinancement, Phaxiam ne pouvant allonger suffisamment son horizon de trésorerie, se trouvait dans une impasse de financement. La société était donc dans l’obligation de se placer sous la protection du Tribunal des activités économiques de Lyon.

L’exploitation de l’entreprise se poursuit pendant la période d’observation, conformément aux dispositions légales. Gil Beyen, directeur général d’Erytech Pharma, avait quitté la société au moment de la fusion en juin 2023. C’est Thibaut du Fayet qui lui avait succédé, comme CEO de Phaxiam Therapeutics.

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