Les abonnements TCL aux élus à 6,40 euros à l’année ne passent pas auprès d’Emmanuel Imberton, l’ancien président de la CCI Lyon Métropole. Cette information révélée par Actu Lyon la semaine dernière a passablement énervé le chef d’entreprise, PDG de la Cotonnière, une entreprise de signalétique installée à Vaulx-en-Velin.
« Renoncer à un avantage injustifié et exorbitant»
Un abonnement annuel à 6,40 euros dont peuvent bénéficier les élus de la Métropole de Lyon et de Sytral Mobilités, à comparer aux 800 à 900 euros que paie tout abonné adulte (ou 400 à 450 € lorsque son entreprise prend 50% à sa charge).
Emmanuel Imberton, qui siège au comité des partenaires de Sytral Mobilités, ferraille depuis un moment déjà contre la volonté du président de la Métropole de Lyon et de Sytral Mobilités d’augmenter en le déplafonnant le « versement mobilité » dans les zones du périmètre du Sytral qui ne sont pas encore au plafond.
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« La moitié du budget du Sytral est financé par les employeurs qui croulent sous les charges et il est encore question d’augmenter le versement mobilité des entreprises », déclare Emmanuel Imberton. Et d’ajouter : « Nous demandons aux élus de renoncer à cet avantage non justifié et exorbitant, sachant que chacun d’eux bénéficient déjà d’une indemnité de fonction leur permettant de financer leurs abonnements. L’exemplarité doit être une valeur partagée ».
Un vote demandé à la réunion du 24 mars
Le patron lyonnais entend profiter de la prochaine réunion du Comité des partenaires de Sytral Mobilités, le 24 mars, dans lequel se retrouvent des représentants des collectivités, des organisations patronales (Emmanuel Imberton siège au nom de la CPME), des chambres consulaires et des entreprises, pour demander à Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon et de Sytral Mobilités, de mettre ce point à l’ordre du jour de ladite réunion avec un vote des membres du Comité des partenaires.
De son côté, la Métropole de Lyon indique que la possibilité pour les élus de bénéficier d’un tel abonnement quasi gratuit remonte à une délibération du Sytral datant de 1998, lorsque Christian Philip, 1er adjoint UDF au maire de Lyon, en était le président.
Sous le mandat actuel, la Métropole de Lyon a réduit fortement le nombre de bénéficiaires (excluant les anciens élus, les élus du département etc…) pour ne le réserver qu‘aux élus des collectivités contributrices (Sytral mobilités et Métropole de Lyon) en faisant la demande, soit potentiellement un maximum de 188 élus.
Economie sur les voitures de fonctions
Pour Bruno Bernard, « ces abonnements ne sont nullement des avantages personnels, mais entrent dans le cadre de l’exercice du mandat des élus. Ils visent à faciliter leurs déplacements. Ils se substituent aux déplacements motorisés, voitures de fonctions, chauffeurs, taxis. Ce qui représente une économie pour la collectivité et encourage les déplacements vertueux. Cette pratique est répandue dans de très nombreuses collectivités de France et vise à encourager les déplacements en transports en commun ».
Emmanuel Imberton persiste et signe: « malgré toutes les explications données, cela me choque, compte tenu des prélèvements grandissants opérés sur les entreprises ». Outre le versement mobilité (un pourcentage de la masse salariale des entreprises) qui représente déjà la plus grosse contribution du financement des transports en commun, les entreprises accompagnent à hauteur de 50% les frais d’abonnements transports domicile/travail de leurs salariés, cette part monte à 75% parfois dans le secteur public et certaines collectivités locales pour leurs agents.
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