Immobilier : Christophe Capelli doit passer par un redressement judiciaire

La place lyonnaise bruisse de nombreuses rumeurs sur les soucis de différents intervenants immobiliers emblématiques en proie à de sérieuses difficultés. Après le cas particulier d’Alila dans le logement social, ce sont les acteurs de la construction et, notamment, du logement collectif qui sont en 1^ère ligne.

Après avoir enregistré une dégringolade dépassant les 50% en l’espace de 3 ans, certains acteurs ne sont plus en mesure de tenir le choc. Avec un endettement qui atteint des sommets et une activité en berne, les trésoreries des entreprises ne peuvent plus faire face aux difficultés d’exploitation.

L’abandon du prestigieux site de l’avenue Foch

C’est ce qui est arrivé à Capelli. L’entreprise créée par le père de Christophe Capelli à la fin des années 70 puis reprise par Christophe et son frère, Jean-Charles, avait connu un fort développement ces dernières décennies et rejoint la bourse dans les années 2000. Elle avait, entre autres, signé une importante opération à Bellecour dans les années 2010 dans les anciens locaux de l’Université catholique de Lyon.

Christophe Capelli avait poussé les feux aussi sur le développement international de l’entreprise, en Suisse et au Luxembourg. Il avait également développé quelques projets marquants en région parisienne.

C’était sans compter avec la crise de ces 3 dernières années. Capelli n’a pas eu d’autres choix que de passer par la case redressement judiciaire, la semaine dernière, à la suite d’une décision du tribunal de commerce de Paris concernant le holding du groupe et plusieurs de ses filiales.

Signe des difficultés du promoteur, Capelli avait décidé de quitter l’an dernier l’emblématique adresse de l’avenue Foch dans le 6^e, l’ancien siège de la Chambre de métiers et de l’artisanat, pour rassembler ses équipes à Vaise. Pour Christophe Capelli, l’arrivée avenue Foch, la précédente décennie, était hautement symbolique.

Elle marquait la volonté du promoteur de rappeler ses origines et son ancrage lyonnais, lui qui a souvent regretté que sa « lyonnitude » ne soit pas mieux reconnue entre Rhône et Saône. Au-delà du seul siège administratif du 6^e, Capelli avait engagé une importante réorganisation ces dernières années, ses effectifs étant ramenés de plus de 200 à moins de 100 personnes. Le promoteur avait mis plusieurs chantiers en pause (celui de la Scène des Loges à Paris, entre autres).

La cotation du titre était suspendue depuis début septembre 2024 à la suite des discussions engagées pour un rééchelonnement de la dette du groupe. Un accord avec près de 95% des créanciers obligataires avait été trouvé, mais faute d’accord à 100%, aucun protocole n’a pu être signé. « Dans cette période clé pour notre groupe, je tiens à adresser mes sincères remerciements à l’ensemble de nos partenaires pour leur soutien précieux et leur confiance renouvelée« , précise Christophe Capelli dans un communiqué.

Capelli détenu à 73% par la famille

Lors du précédent exercice (clos le 31 mars 2024), Capelli affichait plus de 400 millions d’euros de dettes nettes pour des fonds propres négatifs de plus de 25 millions. Une situation pour le moins compliquée qui explique aussi le report de la publication des résultats semestriels 2024/2025, initialement prévue le 31 janvier.

Disposant de 8 implantations en Europe (Paris, Lyon, Archamps, Lille, Bordeaux, Marseille, Luxembourg et Genève), la stratégie du groupe s’articule autour de 4 typologies de clients : les propriétaires occupants, les investisseurs personnes physiques, les investisseurs institutionnels et les bailleurs sociaux.

En plus de l’offre de logements (collectifs, tour d’habitation, villa duplex, réhabilitation), Capelli est positionné aussi sur des produits clés en main de type résidences étudiantes, seniors, hôtelières ou affaires. Le groupe est détenu à 73% par la famille Capelli qui en assure la direction.

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