Parisien mais né d’une famille dont les racines se trouvent à Thonon-les-Bains, Pascal Houdayer n’a pas oublié ses jeunes années en Haute-Savoie à proximité du lac Léman. Diplômé de l’ESSEC puis d’un MBA, il commence sa carrière au sein du Laboratoire Lachartre et enchaîne avec deux géants mondiaux : Procter & Gamble (19 ans) puis l’Allemand Henkel (7 ans).
« Après la lessive et des marques comme Ariel et Monsieur Propre, j’ai toujours évolué entre la beauté et la santé », explique Pascal Houdayer, passé également par Naos (Bioderma), mais aussi Orveon Global ou bien encore Inula (Pranaform, Biofloral, Herbalgem). Bref, une passion pour les produits de grande consommation.
Un parcours qui le conduira sur 3 continents : Europe, Afrique du Nord (Maroc) et Etats-Unis (Cincinnati et New-York) dans des fonctions marketing puis de direction générale de différentes entités. Il revient une 1ère fois en France chez Naos (Bioderma) entre 2018 et 2020, repart aux Etats-Unis et rentre en France pour de bon, l’été dernier. « Mes parents ont plus de 80 ans, j’ai eu envie de me rapprocher d’eux », précise Pascal Houdayer.
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Rendez-vous aux Négociants
Et c’est ainsi qu’il rencontre Thierry Boiron et la famille Boiron aux Négociants en juillet. « J’ai eu un coup de foudre professionnel immédiat avec Boiron. Nous avons la même perception du monde, les mêmes valeurs, la même vision de la santé. En 25 ans, je suis passé dans 8 pays, cela permet d’avoir une vision globale », ajoute Pascal Houdayer.
Pendant 4 mois, de septembre à décembre dernier, il travaille comme conseiller auprès de Thierry Boiron, il rencontre longuement la famille Boiron, le management et le personnel, mais aussi Valérie Lorentz-Poinsot que les Boiron ont débarqué de la direction générale, soudainement, début juillet. « Valérie a beaucoup échangé avec moi. Elle a été top et m’a dit : « tu sais que tu peux toujours m’appeler ».
Après ces 4 mois, Pascal Houdayer se retrouve nommé directeur général de Boiron et prend ses fonctions le 1er janvier dernier. « Je suis heureux de mettre mon exigence et mon humanisme au service de Boiron », indique-t-il.
Procéder à des acquisitions
Le nouveau directeur général sait où il veut conduire Boiron, encore convalescent après le déremboursement de l’homéopathie en France. « Ces dernières années, cela représente 150 millions d’euros de chiffre d’affaires perdu », rappelle Pascal Houdayer. Si les chiffres et résultats 2024 du leader de l’homéopathie ne seront connus que dans 2 semaines, le nouveau directeur général indique que l’international représente autour de 50% des ventes et commence à dévoiler sa feuille de route.
« La France et l’homéopathie restent la priorité N°1, mais les Etats-Unis sont aussi une priorité N°1. Et, dans cette priorité, il y a l’homéopathie et les spécialités avec des nouveautés en matière de sevrage tabagique, de surmenage ou de charge mentale. La 2ème priorité, c’est le cannabis médical. Nous avons été parmi les 1ers à tester le cannabis médical. Plusieurs pays européens l’ont adopté. La France a prolongé la phase d’étude jusqu’au 30 juin 2025. Pour l’instant, nous faisons des tests dans 2 pays européens de l’Est qui ont donné leur feu vert. Et puis, le 3e axe de développement, c’est tout ce qui touche aux compléments alimentaires avec l’idée d’un vrai service médical rendu. Nous rentrons dans une vision de la santé intégrative et regardons des acquisitions importantes ».
Viser 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires
Autant dire que Boiron s’apprête à repartir à l’offensive dans les années qui viennent. Pascal Houdayer est persuadé que l’entreprise de Messimy a de belles perspectives devant elle. « A mon âge (55 ans, NDLR), je ne suis pas venu pour faire croître les ventes de 2% par an. L’ambition, c’est de doubler le chiffre d’affaires à terme pour arriver autour de 1 milliard d’euros, sans donner de date précise mais avec la ferme intention de nous positionner parmi les leaders de la santé intégrative et d’y parvenir à 50% en développement organique et à 50% par des acquisitions ».
Dans l’immédiat, Pascal Houdayer aura à mettre en oeuvre le plan social décidé en novembre par Thierry Boiron, portant sur 145 postes, mais qui ne touche pas les sites lyonnais du N°1 de l’homéopathie.
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