LE MENSUEL DES POUVOIRS LYONNAIS

Patrick Mazerot : Essais, échecs et réussites

Fondateur de l’Appart Fitness en 2007, Patrick Mazerot a piloté l’expansion de l’enseigne en déployant 116 clubs à travers la France. Attiré par le sport depuis son jeune âge, il se lance dans l’entrepreneuriat à 22 ans avec une première entreprise dans la planche à voile, avant de se tourner vers le marché des salles de fitness.

Il faudrait plusieurs pages pour retracer dans le détail le parcours foisonnant de Patrick Mazerot. À 67 ans, le fondateur de l’enseigne lyonnaise de salles de sport L’Appart Fitness a surmonté bien des épreuves, de quoi ressentir une certaine fierté : « Je suis très heureux de regarder dans le rétroviseur et de voir tout ce que j’ai accompli. »

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À la tête de L’Appart Fitness depuis sa création en 2007, il a fait grandir le réseau jusqu’à compter plus de 110 clubs en France. Aujourd’hui, un nouveau rôle se profile pour lui, avec la transmission du flambeau à son fils, David Mazerot, tout en gardant un œil sur la stratégie de l’entreprise en tant que président du conseil de surveillance. 

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Cette décision intervient après la pandémie, une période que Patrick Mazerot n’hésite pas à qualifier comme la plus éprouvante de sa carrière. Contraint de fermer ses salles pendant plus de sept mois, L’Appart Fitness entre en procédure de sauvegarde en 2022. Un obstacle que l’entrepreneur a néanmoins réussi à surmonter en 2024. « Nous sommes sortis de la sauvegarde et avons décidé de nous repositionner en proposant des services en club, en extérieur et en ligne. »

Du windsurf au succès fitness

Né dans le sud de la France, Patrick Mazerot grandit à Lyon. Marqué par la figure de son père, il hérite de sa passion pour le sport : ski, volley, escalade… « J’ai même été champion de France d’aviron en quatre barré ! », glisse-t-il. Étudiant en sciences du sport, un oncle lui fait découvrir le windsurf. C’est le coup de foudre.

Pas emballé par l’université, il abandonne sa licence à 22 ans pour lancer Soje Surf, un petit atelier de fabrication de planches à voile à Lyon. « Il n’y avait même pas de marché, j’ai dû le créer », raconte-t-il. Le succès est au rendez-vous… jusqu’à ce que le secteur s’effondre.

Contraint de céder son entreprise à la barre du tribunal de commerce, il rebondit en accompagnant un groupe de fitness dans sa communication et l’aide à doubler son chiffre d’affaires. Mais un an plus tard, le groupe qu’il conseille est en faillite. « Je me retrouve le bec dans l’eau, et là, j’ai 40 balais… »

Dans cette période trouble, il apprend qu’un club de sport est en difficulté à Villeurbanne. Alors qu’il vit son deuxième coup de foudre avec le fitness après le windsurf, il met toutes ses économies – il vend même sa voiture – pour acheter les locaux rue d’Alsace. Le succès est immédiat : « En septembre 2007, j’ai fait le chiffre d’affaires qu’ils faisaient avant en un an. »

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La clé de la réussite ? Ouvrir ses salles à Monsieur et Madame Tout-le-Monde : « Mes deux premiers clients ont d’ailleurs été mon père et ma mère. » En 2007, il entend parler d’un autre club en vente, situé dans un appartement au-dessus de la Fnac, rue de la République. L’état du lieu est peu engageant, mais il sent le potentiel : un espace où l’on se sent chez soi, au cœur d’un emplacement… à part. Il achète et trouve par la même occasion le nom de l’enseigne : L’Appart Fitness.

L’Appart Fitness prend du muscle

Avec deux clubs en 2007, Patrick Mazerot visait-il une telle évolution du groupe ? « Ah non, c’est venu naturellement, au fil des opportunités et des rencontres… », reconnaît-il. C’est ainsi qu’il croise, en 2011, la route d’un ancien champion de body fitness, reconverti dans le commerce, avec l’ambition d’ouvrir un Appart Fintess en franchise à Chalon-sur-Saône. 

Il évoque alors l’idée avec ses salariés lors d’une soirée d’entreprise : « Sept ont levé la main en disant qu’ils aimeraient aussi se lancer dans la franchise. » Les choses s’accélèrent ensuite avec une première levée de fonds en 2015, puis l’acquisition du groupe Nextalis en 2018, qui lui permet de doubler en taille.

L’incertitude de la pandémie derrière lui, Patrick Mazerot peut de nouveau tourner ses efforts vers le développement de L’Appart Fitness et ses 116 clubs : « On veut s’implanter dans des zones où nous ne sommes pas encore. On attaque le nord et le sud de la France. »

Et déjà se profile un nouveau cap : l’international, qu’il imagine possible d’ici deux ou trois ans. Une nouvelle étape qu’il embrasse désormais dans un rôle plus stratégique, après un parcours d’« essais, d’échecs et de réussites ».

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