LE MENSUEL DES POUVOIRS LYONNAIS

Bruno Lina dévoile son ambitieux projet pour l’université Lyon 1

Virologue de renommée internationale, en première ligne dans la lutte contre la pandémie mondiale ces dernières années, le chercheur lyonnais Bruno Lina, élu fin mars à la présidence de Lyon 1 (47 000 étudiants), dessine les contours de son plan stratégique.

Bruno Lina ne s’en cache pas, il nourrit avec son équipe des « objectifs très ambitieux ». Le virologue de renommée internationale, spécialiste des virus respiratoires et praticien hospitalier aux Hospices Civils de Lyon, est le nouveau président de l’université Lyon 1 depuis la fin mars.

Le chercheur lyonnais, président du biocluster et membre du conseil scientifique établi par Emmanuel Macron lors de la pandémie, prend ainsi la suite de Frédéric Fleury à la tête de la plus grande université lyonnaise (47 000 étudiants, 4 600 membres du personnel).

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Et ce changement d’exécutif se fait déjà ressentir dans les couloirs du site de La Doua. « Je pense que le climat a changé. Je m’en rends compte lorsque je vais manger à la cantoche (sic). Les gens me disent qu’ils sont contents de voir une nouvelle équipe en place, il y avait une nette envie de changement », juge le chercheur hospitalo-universitaire.

À 63 ans, Bruno Lina compte notamment restructurer l’université autour de grands pôles thématiques (santé, sciences, ingénierie…), et veut s’appuyer sur une gouvernance réactive et à l’écoute, et des structures administratives performantes. « Lyon 1 est une université de premier plan avec des ressources incroyables. Nos ambitions sont tout à fait légitimes », assure le virologue, qui a promis de n’exercer qu’un seul mandat de quatre ans.

Bruno Lina veut renouer le dialogue avec les partenaires de Lyon 1

Le nouveau président de l’université Claude Bernard explique vouloir renforcer les partenariats stratégiques avec les organismes nationaux de recherche (CNRS, INSERM, INRIA…), nouer de nouvelles relations à l’étranger avec les structures universitaires déjà partenaires de Lyon 1, et solidifier davantage les liens avec les HCL.

Bruno Lina, le 3 avril dernier © MF

« Nous sommes la plus grosse université non fusionnée de France et les Hospices Civils de Lyon sont le deuxième plus grand CHU du pays. Nous allons renforcer cette relation singulière avec des projets communs. Il faut avoir une structuration cohérente entre l’hôpital et son université », précise l’ancien chef du service de virologie et bactériologie de l’hôpital de la Croix Rousse.

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Bruno Lina veut aussi renouer le dialogue avec la Comue, l’institution qui fédère 35 établissements d’enseignement supérieur et de recherche (dont Lyon 1, Lyon 2 et Lyon 3), après des relations tumultueuses sous l’ancienne présidence.

« Lyon 1 va remettre du fioul dans la machine pour réapparaître comme un acteur fort de la Comue, précise le nouveau président. On veut rebâtir des relations plus simples entre Lyon 1 et son environnement local, dans le dialogue et la construction. Même si nous ne sommes pas toujours d’accord avec ce que la Comue compte faire. »

L’accueil de chercheurs en provenance des États-Unis

Après l’échec de la fusion avec Lyon 2 au début 2024, le dirigeant ferme définitivement la porte à tout projet de rapprochement avec d’autres établissements.

« Les choses sont très claires. Il n’y aura pas de fusion entre Lyon 1 et une autre structure durant mon mandat. On veut travailler sur la réorganisation interne de l’université, et réinstaller des partenariats privilégiés. Nous allons montrer que Lyon 1 est un élément clé de la force du site lyonnais, et que nous sommes parfaitement capables de travailler avec d’autres acteurs », pose le président de l’université Claude Bernard, qui veut inscrire l’établissement au cœur de la transition écologique avec une vice-présidence dédiée au sujet.

En parallèle, Bruno Lina explique travailler, avec son équipe, sur l’arrivée de chercheurs de haut niveau en provenance des États-Unis, fragilisés par la nouvelle administration Trump à travers des coupes budgétaires sur les programmes de recherches.

« Nous avons ciblé une quinzaine de profils dans le domaine de la santé, de la physique, de la chimie et de la biochimie, qui souhaiteraient revenir en Europe et avec qui nous sommes en contact. On va avancer sur ce sujet-là avec les ministères », avance Bruno Lina, qui compte aussi sur sa bonne connaissance du monde politique et des partenaires dans les ministères pour accompagner l’évolution de Lyon 1.

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