60 ans du Circ : célébrations dans l’incertitude pour Elisabete Weiderpass

« Aujourd’hui, il est plus que jamais nécessaire de réaffirmer notre foi dans la recherche », affirme Elisabete Weiderpass, directrice du Centre international de recherche sur le cancer (Circ). Alors que cette branche de l’OMS, basée à Lyon, fête ses 60 ans, l’heure est à la fois à la célébration et à la revendication de son travail pour la prévention des cancers, dans un contexte international marqué par un scepticisme croissant envers la science.

Sous l’impulsion de la nouvelle présidence Trump, les États-Unis annonçaient en janvier leur retrait de l’OMS, suscitant des inquiétudes au Circ, pour qui les financements américains représentent « une partie substantielle » d’un budget qui s’élève à hauteur de 48 millions d’euros. 

« Nous sommes en discussion avec les représentants officiels des États-Unis. Nous regrettons profondément leur décision de ne plus faire partie de l’Organisation mondiale de la santé, mais nous espérons qu’ils continueront à être membres du Circ », déclare Elisabete Weiderpass.

Des départs potentiels donc, au sein de cette institution intergouvernementale installée à Gerland depuis 2023, mais aussi un nouveau venu : le Portugal, qui a récemment hissé son drapeau dans les nouveaux locaux du Circ, devenant ainsi le 30e État membre.

60 ans de travail pour prévenir le cancer

Créé à l’initiative du général de Gaulle en 1965, le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) rassemble aujourd’hui 300 chercheurs d’une soixantaine de nationalités. Leur mission : étudier les causes du cancer et promouvoir sa prévention à l’échelle mondiale. « La recherche est la pierre angulaire de notre compréhension du cancer, de sa prévention, de sa détection précoce et de sa prise en charge. Elle sauve des vies et nous permet d’anticiper les menaces sanitaires de demain », défend Elisabete Weiderpass, directrice du Circ.

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Travaillant avec les secteurs public et privé, le Circ collabore des laboratoires de recherche, des hôpitaux et des organisations internationales dans plus de 150 pays. « Cette coopération est essentielle pour relever l’ensemble des défis globaux posés par les cancers », insiste-t-elle.

Les festivités du soixantième anniversaire se dérouleront tout au long de l’année, avec l’objectif de diffuser le travail du centre auprès du grand public. « Nous voulons ouvrir le Circ à des publics très divers, à travers des animations et des conférences. Si la science reste ici à prendre la poussière, elle ne sert à rien. Il faut qu’elle soit diffusée, partagée et utilisée, pour que, collectivement, nous ayons un véritable impact en matière de santé publique », affirment les équipes du Circ.

Un ancrage lyonnais renforcé

Selon le maire Grégory Doucet, le Circ représente « une institution extraordinaire, prestigieuse, bienfaitrice et utile au monde  », contribuant ainsi à faire de Lyon toute une « capitale de la santé ».

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Véritable atout pour la ville, cette agence intergouvernementale bénéficie en retour de la richesse du tissu lyonnais, en lien étroit avec les mondes universitaire, hospitalier et scientifique. Un ancrage local qui a été renforcé avec l’inauguration de ses nouveaux locaux à Gerland en 2023.

« Nous collaborons de plus en plus avec le secteur privé. Le fait d’être situés au cœur du Biodistrict nous permet de tisser des liens solides avec de nombreuses entreprises locales, notamment avec Lyonbiopôle, qui célébrera d’ailleurs ses 25 ans en juin, ici, dans nos locaux », soulignent les équipes du Circ.

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