La commission des sanctions de l’Autorité des Marchés financiers (AMF) met hors de cause Denys Sournac dans une affaire de manquement d’initié. Le gendarme de la bourse soupçonnait l’entrepreneur lyonnais d’avoir transmis à Stéphane Reynouard, un « ami de longue date » à la tête de la société lyonnaise de conseil en investissement SR Capital, des informations privilégiées liées au rachat imminent de son entreprise Medicrea par l’américain Medtronic en 2020.
Le jugement détaille que Stéphane Reynouard avait acheté – pour son compte et celui de sa société SR Capital – pour 72 590 euros d’actions du groupe lyonnais spécialisé dans les implants destinés à la chirurgie de la colonne vertébrale début juillet 2020.
Soit quelques jours seulement avant l’officialisation de l’OPA de Medtronic sur Medicrea, qui allait avoir pour effet mécanique de faire grimper le cours de Bourse de la biotech lyonnaise. Et, effectivement, Stéphane Reynouard avait ensuite revendu le 15 juillet 2020 les titres de Medicrea tout juste acquis, et réalisé une plus-value de 17 500 euros.
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Échange téléphonique et SMS
Les enquêteurs de l’AMF se sont notamment intéressés à des échanges par téléphone et SMS entre les deux hommes, et déduit « que M.Sournac a pu transmettre à M. Reynouard l’information privilégiée lors de cette conversation téléphonique du 2 juillet 2020 dans la mesure où les premiers ordres d’achat passés par M. Reynouard l’ont été le 3 juillet 2020 au matin, soit le lendemain. »
Désormais investisseur dans l’immobilier depuis la cession de Medicrea, Denys Sournac a contesté devant l’AMF avoir transmis cette information à Stéphane Reynouard. Tout comme ce dernier a expliqué avoir décidé de l’acquisition de parts de Medicrea « au regard de la montée du cours de l’action qui dénotait un « engouement autour de la valeur » et « alimentait la suspicion d’une OPA ». »
« Divulgation illicite d’information privilégiée pas caractérisée »
Pour chacun des mis hors de cause, l’AMF a estimé « que seuls certains indices étaient vérifiés et qu’ils n’étaient pas suffisants pour démontrer que seule la détention de l’information privilégiée permettait d’expliquer leurs opérations. »
Puis de préciser, à propos de Denys Sournac, « qu’il n’est pas établi » qu’il ait transmis l’information privilégiée à Stéphane Reynouard. « Les manquements à l’obligation d’abstention de divulgation illicite d’information privilégiée ne sont pas caractérisés », conclut l’AMF.
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