LE MENSUEL DES POUVOIRS LYONNAIS

Guilhem de Marliave pilote l’expansion d’Elistair en Grèce

Basée à Dardilly, la startup Elistair, dirigée par Guilhem de Marliave et spécialisée dans la surveillance aérienne par drone, s’est imposée à l’international. Présente sur des événements majeurs comme la Ryder Cup ou le Super Bowl, elle annonce aujourd’hui la vente de 13 drones filaires à la Grèce pour renforcer la lutte contre les feux de forêt.

Faire voler des drones de surveillance avec une autonomie quasi illimitée ? C’est le pari qu’ont relevé Guilhem de Marliave et Timothée Penet, fondateurs d’Elistair en 2014. Leur idée : concevoir des drones de surveillance reliés par un câble, garantissant ainsi une alimentation continue et une transmission sécurisée des données.

Avec une soixantaine de collaborateurs, principalement basés à Dardilly, et deux autres dans son antenne en Caroline du Nord, la PME annonce aujourd’hui la signature d’un contrat avec l’entreprise grecque Terra Spatium. L’accord prévoit la fourniture de 13 drones filaires pour renforcer la lutte contre les incendies de forêt.

« Avec le réchauffement climatique, la Grèce est de plus en plus touchée par les feux de forêt. Grâce à notre technologie, les pompiers bénéficient d’une vision en continu, capable de détecter un départ de feu à plus de 10 km », explique Guilhem de Marliave.

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Semi-automatisés et capables d’atteindre 100 mètres d’altitude, les drones filaires d’Elistair trouvent des applications variées : « C’est, en quelque sorte, un satellite de poche que l’on peut rapidement déployer pour recueillir des données lors de catastrophes, collecter des renseignements dans des contextes militaires, ou encore sécuriser de grands événements avec une forte affluence », détaille le dirigeant.

Startup lyonnaise à portée internationale

Présente dans plus de 70 pays, la jeune pousse Elistair a connu une croissance importante depuis sa création, il y a une dizaine d’années. « À l’époque, je travaillais dans une entreprise de drones, et je faisais face aux limites liées à l’autonomie, aux batteries et aux pertes de communication », raconte Guilhem de Marliave. 

Drone filaire conçu par Elistair © DR

C’est à partir de ce constat que lui et Timothée Penet, anciens camarades à Centrale Lyon, décident de lancer leur propre concept, avec le soutien des fablabs de l’EM Lyon et de Centrale Lyon. « Ça a notamment bien fonctionné dans les domaines de la sécurité civile, comme pour les pompiers ou les grands événements, et on s’est développé petit à petit. » 

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Le succès ne tarde pas à suivre : la Ryder Cup, voire même le Super Bowl, ont déjà fait appel aux drones filaires d’Elistair. « L’application principale, lors de ce type d’événements, reste la vidéosurveillance et la sécurisation des lieux. Mais certains de nos clients les utilisent aussi pour des prises de vue ou des retransmissions en direct, avec l’avantage d’une autonomie quasi illimitée grâce à la connexion filaire », souligne-t-il.

Dans le feuille de route européenne

L’expansion internationale a toutefois mis Elistair au coeur de d’une controverse en février, liée à la possible vente de drones filaires à la Russie, qui auraient ensuite été détournés à des fins militaires. Guilhem de Marliave, qui avait alors affirmé que l’entreprise s’était toujours conformée aux réglementations en vigueur (en n’exportant jusqu’en 2022 que des technologies à usage civil), maintient aujourd’hui cette position : « Nous agissons en pleine conformité avec les réglementations européennes, et toutes nos collaborations s’effectuent avec des entités respectueuses des normes internationales », insiste-t-il.

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Malgré cet épisode, la société lyonnaise entend pleinement s’inscrire dans la feuille de route européenne des années à venir, portée par une volonté de renforcer la souveraineté technologique, notamment dans les domaines de la robotique et de la défense.

« En Europe, les plus gros acteurs du secteur réalisent entre 100 et 200 millions d’euros de chiffre d’affaires, contre 300 à 400 millions aux États-Unis. Il y a donc encore du chemin à parcourir pour développer cette filière », reconnaît Guilhem de Marliave.

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