Nouveau retournement de situation dans le très mouvementé dossier SeaBubbles. Après des années de tension, d’invectives sur les réseaux sociaux et de lourdes accusations, l’heure est à l’apaisement entre Alain Thébault, le fondateur historique de la start-up, et Béchara Wakim, le président du fonds d’investissement lyonnais Mediapps Innovation, qui avait racheté fin 2021, la société spécialiste des bateaux montés sur foils et capables de voler au-dessus des flots.
Deux mois après avoir été reconnu coupable de « diffamation » à l’encontre des repreneurs et condamné à 2 000 euros d’amende par le tribunal correctionnel de Lyon le 18 mars dernier, Alain Thébault a officialisé la signature d’un accord de paix, conclu en début de semaine avec Béchara Wakim.
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« Cela faisait un moment que nous voulions tourner la page et enterrer la hache de guerre. Nous n’avons plus l’âge de ces chamailleries de cour de récréation. Avec la signature de cet accord, nous enterrons tous nos différends juridiques, c’est un accord très intéressant pour tout le monde », souligne Alain Thébault, sans rentrer dans les détails, du fait d’une clause de confidentialité.
Le dirigeant, jusqu’alors très critique sur les réseaux sociaux sur SeaBubbles, devrait se faire bien plus discret à l’avenir, quant au développement et à la santé financière de la société, tandis que toutes les plaintes pénales à son égard sont désormais retirées.
Alain Thébault : de SeaBubbles à Fly-Box
En parallèle de la signature de cet accord, conclu lors d’un déjeuner à la Brasserie des Brotteaux, à quelques pas du siège de Mediapps Innovation, Alain Thébault s’est aussi positionné pour revenir, à terme, au capital de SeaBubbles.
« J’ai dit à Béchara que s’il voulait un jour vendre ses 75 % dans SeaBubbles, je pouvais lui faire une offre », pose l’ancien navigateur.
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Installé en Suisse, sur les rives du lac Léman, le dirigeant travaille désormais sur un nouveau projet baptisé Fly-Box, qui vise à faire voler des containers au-dessus de l’eau sur des navettes montées sur foils, pour décongestionner les ports et assurer un transport rapide.
« C’est un projet de toute autre ampleur, avec beaucoup moins de barrières réglementaires puisqu’il est bien plus simple de faire voler du fret que des passagers », complète Alain Thébault, qui a déjà levé plus de 5 millions d’euros auprès d’investisseurs suisses, belges, et émiratis, et vise désormais un nouveau tour de table de près de 20 millions d’euros.
Des bateaux volants pour transporter du fret

Le premier prototype de la société devrait être testé début juin, avant un démarrage officiel de Fly-Box dans le port Jebel Ali de Dubaï, espéré d’ici fin 2026, avec plus de 600 navettes : « C’est un projet pharaonique. On invente le train sans les roues et sans les rails, mais avec des wagons reliés numériquement. »
Le projet a d’ores et déjà séduit le géant drômois du chocolat Valrhôna, qui pourrait utiliser le service pour acheminer les fèves de cacao livrées par la mer jusqu’au siège de Tain-l’Hermitage par le Rhône.
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